Lors de mon dernier voyage dans le désert marocain, j’ai posé ma valise et installé mon atelier pendant quarante jours chez mon ami Ali à l’Erg Lihoudi. J’ai exploré ce territoire qui m’était inconnu, à travers mes encres, ma plume et mes pinceaux.
Seule, ou presque, dans ce grand espace saharien, je me suis laissée emporter par les vagues du Chergui aux confins des fragments du vide. Aspirée vers les frontières de ce nouveau paradigme j’ai avancé à tâtons vers l’énigme du vivant à travers les matières élémentaires.
Je plonge dans une mer minérale, j’en remonte des cailloux, des fossiles et des branches et j’en constitue un carnet de sédimentation.
Lors de ces quarante jours j’ai traversé le désert,
attaquée par les flèches enflammées du soleil,
désorientée par les tempêtes de sable,
Auprès d’Ali et Mohamed j’ai appris à écouter le désert,
à l’observer. A l’apprivoiser.
Soignée par les lueurs de la lune,
bercée par le vent,
j’ai accueilli le vide dans le plein et le plein dans le vide.